objeux

Pierre Fédida, L’absence,  Connaissance de l’Inconscient, Gallimard, 1978
Le chapitre VIII, L’objeu, Objet, jeu et enfance, L’espace psychothérapeutique (p.p. 97-195) débute ainsi:
« Francis Ponge nous a, un jour donné le mot « objeu » (…) Le mot ouvre l’oreille -comme par surprise- et l’objet est joué ! Mépris, peut-être ? Avec l’objet, aussi le concept.
Ainsi donc le jet y redevient un jeu. Jeter n’est pas jouer mais l’objeu pourrait être un jeu à objet perdu. Jamais objet de jeu qui ferait de lui un jouet : les enfants reçoivent des jouets pour que soient épargnés les objets ! Le jouet a perdu le rire de jouer à moins qu’il ne soit jeté ! Objeu est événement de mot dans un éclat de rire de chose. Il est jubilation de rencontre, juste entre chose et mot. Lorsque le jet est un jeu, il est déjà le dess(e)in d’un bondissement et d’un saut. Et ce dessin est celui de l’espace d’un transport. Littéralement métaphore.
Jouir d’un jeu à jeter l’objet c’est laisser l’objet se prendre au mot du mouvement physique qui le constitue – avant qu’il soit en face, posé sur l’extériorité de ses limites. Et si, somme toute, l’objet n’était fait que pour être jeté ? »