Il y a une dizaine d’années, en ouvrant au hasard Biffures de Michel Leiris, je suis tombée sur un chapitre intitulé Perséphone. Je n’avais pas de dévotion particulière pour la Règle du Jeu en dehors du titre lui-même qui me pousse à y retourner de temps à autre, comme on revient dans un endroit qu’on ne connaît pas bien, qu’on ne cherche pas à le faire, sauf à laisser affleurer quelques scènes qu’on oublie et qu’on remplace par d’autres à un prochain passage. Je n’ai pas non plus été saisie par la lecture de l’ensemble mais je me souviens de la résonance que j’ai éprouvée face à l’usage des détours et cheminements du texte autour du nom propre d’une déesse de la mythologie grecque. J’ai dans l’instant décidé d’en faire un nom commun féminin, le seul possible à ce moment précis pour désigner un ensemble d’objets que je ne parvenais pas à nommer jusque-là.
Il faut dire aussi que les histoires et les représentations de Perséphone, ou Koré faisaient partie de mes recherches récurrentes invisibles mais nécessaires pour d’autres propos.
Les objets en question tenaient de l’assemblage et du pliage, composés de plusieurs parties rassemblées sur un support horizontal, renvoyant à la fois au livre et au plateau de jeu mais il s’agissait surtout de dessin.
– perséphones, et cela devient question d’oreille, une méthode idéogrammatique.