faire visage: in/ex

le projet prend la forme d’une rétro-projection vidéo sur les surfaces vitrées des fenêtres donnant « côté jardin » du logement occupé par plusieurs associations des Libellules au quatrième étage, allée 8. Les vitres seront recouvertes sur leur face intérieure d’un film  adhésif transparent qui permet de rendre visible les images projetées depuis l’extérieur du bâtiment.
Il y a deux baies vitrées, correspondant à deux pièces distinctes de l’appartement – soit respectivement deux et quatre espaces égaux séparés par les cadres de fenêtre.

proportions et rythme des surfaces vitrées des deux fenêtres

Les deux films ( un par pièce) seront de courtes animations, à partir de dessins composés suivant le rythme donné par la succession des vitres.
« La fenêtre est un espace de transition, pas une paroi transparente mais un véritable espace avec une zone située devant la fenêtre. La fenêtre n’est pas seulement une relation du dedans vers le dehors mais aussi une relation inverse. »Henri Raymond, « Habitat. Modèles culturels et Architecture », L’Architecture d’aujourd’hui, Juillet-Août 1974, n° 174, p.50-53
Cette intervention discrète, en s’attachant à cet élément de base qu’est la fenêtre, questionne les images négatives et brouillées de la barre d’habitation. Les grands ensembles  sont le plus souvent associés à une faillite de la capacité des acteurs de l’espace public à répondre à la production de logements face aux situations d’urgence passées ou aux crises actuelles. Pourtant les immeubles collectifs ont aussi constitué  un enjeu utopique majeur pour de nombreux architectes qui ont voulu concevoir et articuler relations et interactions entre les bâtiments et les usagers.

On connaît tous plus ou moins les émoticônes et les smileys, figurations symboliques d’une humeur, à l’aide de caractères typographiques ou de l’image d’un visage dans un cercle jaune. On les utilise dans les courriels, les dialogues en ligne, les forums, les textos, les sites web. Ces usages de l’information sur les émotions de la personne en train d’ écrire une phrase, le  plus souvent dans un dialogue, sont  le fil conducteur pour poursuivre les interrogations sur la visagéité.